L’étude des processus d’islamisation a connu un essor important au cours des deux dernières décennies pour l’ensemble du dār al-islām. Les historiens et archéologues du Proche-Orient et de l’Égypte sont particulièrement en pointe. L’Occident islamique, quant à lui, connaît une situation déséquilibrée : al-Andalus a bénéficié de nombreuses études, tandis que le reste de la région est moins étudié, mais en plein renouvellement. On s’intéressera ici à la Méditerranée centrale en se demandant si elle a suivi des modalités propres dans ce domaine et si les différentes régions qui la composent, et en particulier la Sicile, présentent des spécificités.
La date relativement tardive du début de la conquête sicilienne suggère que les choses pourraient s’y être déroulées différemment (au- delà des variations régionales mises en évidence partout). Toutefois, il a semblé nécessaire afin de mieux prendre en compte le contexte de cette islamisation d’élargir la perspective à la Méditerranée centrale : il s’agira donc d’analyser la situation sicilienne, à la lumière des évolutions contemporaines de l’Égypte, de l’Ifrīqiya, des îles proches de la Sicile, mais aussi de l’Italie du Sud.
Cette rencontre est également motivée par la nécessité de reconsidérer la période la plus haute de la domination islamique en Sicile (IXe-Xe siècle), souvent négligée au profit de la deuxième moitié du Xe, voire du XIe-XIIe siècle, à la lumière du contexte contemporain, mais aussi de la première période islamique de l’Ifrîqiya et de l’Égypte.
Plutôt que de procéder par thèmes ou par types de sources, qui tendent à sérier des problèmes qui sont liés, on a privilégié des questions larges, qui ont reçu des réponses dans d’autres contextes.
Palermo, 8-10 novembre 2012,
Palazzo Chiaramonte Steri Sala della Capriate – Piazza Marina, 61