Un sanctuaire antique découvert dans l’Oise

Cet édifice exceptionnel datant de la seconde moitié du IIe siècle était enfoui sous un ancien terrain de football à Pont-Sainte-Maxence, le long de la voie romaine Compiègne-Senlis.

En bordure d’une route nationale, sous un ancien terrain de football voué à accueillir un hypermarché, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont découvert les restes d’un sanctuaire romain monumental à Pont-Sainte-Maxence (Oise). Une sculpture de Vénus, Jupiter-Ammon orné de cornes de bélier, un cheval hennissant, des griffons aux ailes déployées, des bas-reliefs portant encore des traces de couleurs, ce chaos de pierres calcaires s’avère être une véritable mine d’or.

L’édifice date de la seconde moitié du IIe siècle. À l’époque, sa «façade grandiose sur 70 mètres de long et plus de 9 mètres de haut» se dressait sur le long de la voie romaine Compiègne-Senlis, jusqu’à ce qu’elle s’effondre comme un jeu de construction, explique Véronique Brunet-Gaston, responsable du chantier de fouilles et spécialiste de l’architecture antique.


Des sculptures au style unique pour le nord de la Gaule
Les fouilles ont débuté il y a deux mois environ et les archéologues ont mis au jour une série centrale de treize arcades, «dont quasiment tous les blocs sont encore en place sur le terrain», gisant à l’horizontale tels qu’ils sont tombés. Si la plupart des sculptures découvertes ont été brisées ou abîmées dans l’effondrement de l’édifice, le terrain sablonneux a laissés ces vestiges dans un excellent état de conservation. Une frise représentant «presque intégralement les dieux du panthéon gréco-romain» et «des sculptures de très grande qualité» ont été découverts, dans un style presque hellénistique «unique dans le nord de la Gaule» explique l’archéologue. Tout comme un bas-relief représentant Vénus accroupie.

«On se pose énormément de questions sur le contexte du lieu», qui correspond à la fin du règne del’empereur Antonin, souligne Mme Brunet-Gaston et sur la nature et la fonction de cet édifice. Et, comme l’explique Pascal Depaepe, le directeur de la région Nord et Picardie pour l’Inrap, «le travail ne fait que commencer».

Début juillet les truelles des archéologues devront céder la place aux pelleteuses et aux camions, qui s’agitent déjà sur la parcelle voisine, pour la construction de l’hypermarché. La principale difficulté sera «de trouver le moyen de déplacer et stocker ces milliers de blocs de calcaire» avant le début des travaux, conclut Pascal Depaepe. Il faudra peut-être attendre des années avant de percer à jour tous les secrets de ce sanctuaire antique.

lefigaro.fr

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